L’ex-ostéo des stars poursuivi pour viols
Par Le Parisien, Publié le 01 octobre 2013 à 08h48.
Ses best-sellers promettaient « la Grande Forme », « le Droit au plaisir » ou de « Ne plus jamais avoir mal au dos ». Soignant du Tout-Paris dans les années 1980 et habitué des plateaux télés, l’ex-ostéopathe Pierre Pallardy, 72 ans, comparaît à partir de ce matin devant la cour d’assises de Paris pour viols et agressions sexuelles sur dix-neuf de ses anciennes patientes.
Quatorze de ces femmes, âgées de 15 à 55 ans à l’époque des faits (2003-2006), se sont constituées parties civiles ainsi que la mère de l’une d’elles, anorexique et dépressive, qui s’est suicidée en 2008. Certaines envisagent de solliciter un huis clos, d’autres espèrent que ce procès « éclaire la véritable personnalité » de l’accusé « pour que son piédestal s’écroule », explique Me Louis Balling, avocat de deux d’entre elles.
Pierre Pallardy, que son épouse et ses enfants soutiennent depuis le début de l’affaire, encourt vingt ans de prison. « Il conteste les faits et s’exprimera devant la cour d’assises », rapporte son avocat, Me Hervé Témime. Sur son site, l’ancien thérapeute, libre mais interdit d’exercer depuis son placement sous contrôle judiciaire, défend son parcours. Celui d’un orphelin « ballotté de fermes en pensionnats » et passé par tous les métiers (« commis vacher, serveur, chauffeur, plagiste »…).
Une soixantaine de patientes interrogées
Devenu kinésithérapeute, ostéopathe et diététicien, « il s’affirme comme le pionnier d’une méthode basée sur l’harmonie du corps et de l’esprit », y lit-on. En 1981, le succès de celui qui dit soigner Picasso, César ou Marcel Dassault est tel qu’il lui vaut de poser en couverture du magazine « Elle » avec sa femme.
En 2004, la plainte d’une première patiente est classée sans suite. L’enquête débute en 2006, lorsqu’une deuxième dénonce des faits d’agression sexuelle très similaires, subis au cabinet de l’ostéopathe, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Epluchant ses agendas, les policiers interrogent une soixantaine de patientes, dont plusieurs révèlent des attouchements et des pénétrations sexuelles.
Leurs récits décrivent le même scénario, avec des séances en sous-vêtements, émaillées de questions intimes, qui débutaient par un massage très douloureux du ventre avant de dériver en caresses sexuelles. Celles qui n’ont pas réagi expliquent s’être senties « hypnotisées ». « Il réussissait à imposer une emprise », résume l’avocate de l’une d’elles, Me Laure Heinich. Venues le consulter en raison de sa notoriété, beaucoup s’étaient tues en raison de cette célébrité même. Le verdict est attendu le 18 octobre.