Pont de Neuilly : Marc Machin est libre

Par le Figaro, Mis à jour le 07

Marc Machin, 26 ans, est sorti de la prison de Rouen, mardi, après avoir purgé plus de six ans de prison pour l’assassinat d’une femme dont un autre homme s’est depuis accusé.

«Je suis content, je n’ai jamais perdu espoir. C’est un grand pas de fait, je suis un peu plus serein» : ce sont les premiers mots de Marc Machin, à sa sortie de la maison d’arrêt de Rouen, après 6 ans et 10 mois d’incarcération. Ce jeune homme de 26 ans, condamné pour un meurtre au pont de Neuilly en 2001 dont s’est depuis accusé un autre homme, a été remis en liberté après avoir bénéficié d’une suspension de peine le 1er juillet dernier. Il était resté depuis cette date en prison à la suite d’une condamnation à trois mois de prison, portée à quatre en appel, pour l’agression d’un surveillant.

Souriant et semblant en bonne forme, Marc Machin a été accueilli par son père, sa mère «adoptive» et son avocat Me Louis Balling. «Je n’ai jamais perdu espoir dans le fait qu’un jour la vérité prendrait le pas sur le mensonge», a-t-il assuré. Se décrivant comme «seulement libre», il a affirmé qu’il continuerait à se battre pour obtenir sa «réhabilitation» : «C’est déjà la moitié de la partie qui est gagnée». Pour lui, ce qui compte vraiment aujourd’hui, c’était «la vie» qu’il veut «croquer à belles dents».

Coup de théâtre en mars dernier

Marc Machin, un marginal à peine majeur à l’époque, avait été arrêté après la découverte du corps de Marie-Agnès Bedot le 1er décembre 2001 au pont de Neuilly. Après avoir avoué le meurtre durant sa garde à vue, Marc Machin s’était rétracté et a ensuite toujours nié les faits. Il avait été condamné en 2004 à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour le meurtre. Cette peine avait été confirmée en 2005 en appel et assortie de 12 ans de sûreté par la Cour d’assises des Yvelines.
Mais dans la nuit du 3 au 4 mars dernier, coup de théâtre, un autre homme, David Sagno, se livre à la police. Il s’accuse de ce meurtre ainsi que de celui d’une autre femme, Maria-Judith Araujo, toujours au pont de Neuilly, le 22 mai 2002.
Des analyses ont permis de retrouver deux traces ADN de David Sagno sur des vêtements de Marie-Agnès Bedot, entraînant sa mise en examen pour «assassinat, viol et vol». Dans le cadre de cette nouvelle instruction ouverte à Nanterre, une autre empreinte génétique de David Sagno a été découverte ensuite sous un ongle de la victime.

Selon des sources judiciaires, ce dernier élément a été déterminant dans la décision de la commission de remettre en liberté Marc Machin car il tend à démontrer qu’il y a eu lutte entre David Sagno et Marie-Agnès Bedot.

Par O.W. – Le Figaro avec l’AFP

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