Contre l’erreur judiciaire, le projet “Innocence“

Par TV5 Monde, Publié le 17

L’innocent, le cauchemar de l’avocat

Avec Maître Louis Balling, avocat de Marc Machin
“Toute la difficulté réside dans la fragilité psychologique de l’accusé. A mesure de l’enquête et de l’instruction, il se rend à la terrible évidence : personne ne croit à sa vérité et il n’a pas les moyens d’interrompre le cycle infernal qui l’accable. De fait, la vraisemblance de sa culpabilité voilant les éléments à décharge, tout peut se retourner contre lui – antécédent pénal, dispute, différend financier…

Le problème, pour l’avocat, c’est que les éléments qui permettent de disculper un innocent seront toujours trop insuffisants au regard des charges. Ils filent entre les doigts comme une anguille, notamment dans les affaires où les éléments techniques n’apparaissent pas, agressions sexuels et viols. C’est la parole de l’un contre la parole de l’autre.

Désemparé face à l’injustice, l’innocent devient comme l’hypocondriaque, qui considère que le médecin n’a pas détecté la maladie : ni le juge, ni l’avocat, ni les policiers ne voient son innocence. Sa vérité n’a pas le même prix qu’une succession d’événements, dès lors qu’il offre le profil et les éléments d’un dossier qui semble bien ficelé. Alors il sombre dans une très grande solitude. Il risque de perdre pied et, comme Marc Machin, innocenté après 7 ans en prison, de passer aux aveux, pour se rétracter ensuite. Or s’il a menti une fois, pourquoi n’aurait-il pas menti sur toute la ligne ?”

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