Marc Machin veut en finir avec ses démons

Par L’Express, Publié le

Acquitté il y a cinq mois pour un meurtre qu’il n’avait pas commis, Marc Machin a été condamné mardi à six mois de prison avec sursis pour recel de vol de téléphone portable. Il échappe à la prison et veut croire à un nouveau départ.

“Marc Machin, je le connais, c’est bon.” Ainsi répond le président de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris au greffier qui demande au prévenu sa pièce d’identité. Pas de doute, dans ce pull col en V gris irisé et derrière ces cernes, c’est bien Marc Machin qui se tient à la barre. Le même qui, cinq mois plus tôt, au terme de son procès en révision, a été acquitté du meurtre du pont de Neuilly qu’il n’a pas commis.

L’homme est fatigué. Las de lui-même et de cette colère qui ne l’a toujours pas abandonné? Abattu de devoir répondre encore et toujours aux questions de la justice? Déjà condamné pour agressions sexuelles, il comparaissait mardi pour un vol de téléphone mobile avec violence. Le procureur, qui “s’interroge sur ce nouveau passage à l’acte”, requiert trois mois de prison ferme. Le tribunal le condamne finalement à six mois avec sursis et requalifie les faits en recel de vol de portable.

 Le trentenaire échappe ainsi à autre séjour derrière les barreaux. “Clémence “, “indulgence” et “compréhension”, sont les mots qui sortent de la bouche du prévenu visiblement soulagé. Marc Machin le répète, il veut en finir avec ses démons. Et tourner la page de ses démêlés avec la justice. Il affirme à la sortie du délibéré que cette affaire y met “un point final”. Dans le palais de justice de Paris flotte comme une impression de déjà vu. En décembre dernier, l’homme tenait à peu de choses près les mêmes propos. Avant de replonger.

“Le syndrome du toujours coupable”

“Vous en êtes où?” le questionnait plus tôt les magistrats du tribunal. “Toujours au même stade”, lâchait désabusé l’homme qui peine à se reconstruire. Il a “le syndrome du toujours coupable”, analysait son avocat Me Louis Balling. Avant d’ajouter: “La violence c’est la marque de fabrique du parcours carcéral de Marc Machin”.

Pour tenter de faire disparaître cette trace devenue quasiment indélébile, là, gravée sur son front, l’homme a entamé des démarches en vue de changer de nom. Ses candidatures pour trouver du travail, raconte-t-il, “n’aboutissent pas”, notamment du fait de la “médiatisation” qu’il connaît.

Formation professionnelle ou emploi, Marc Machin va pourtant devoir trouver une activité: la mesure de sursis avec mise à l’épreuve prononcée par le tribunal correctionnel l’y oblige. “Marc Machin est seul dans ce combat là [celui de la réinsertion, NDLR], et il a du mal à le mener”, résume Me Balling qui n’a plus qu’à souhaiter bonne chance à son client.

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